Quelques nouvelles du Gouffre des Espélugues
Le 27 décembre 2022, un important soutirage s’est créé au niveau du sol de la grotte située au fond du gouffre des Espélugues, emportant avec lui 6000 m3 de sédiments. Cet effondrement a formé un précipice de 20 mètres de profondeur sur 30 mètres de long et 22 mètres de large, dont le fond est rempli d’une eau à 6°C (connexion avec le Gardon souterrain). Le phénomène de soutirage n’est pas stabilisé et les fragiles bordures limoneuses du précipice s’effrite progressivement, ce qui rend le site extrêmement dangereux.
A ce titre, le Maire de Dions a pris un Arrêté municipal dès le 27 décembre 2022 portant interdiction d’accès au public aux abords des falaises et à l’intérieur du gouffre des Espélugues. Cette interdiction est matérialisée sur le terrain par des rubalises et l’affichage régulier de l’arrêté.
Compte-tenu de la forte fréquentation de ce site remarquable qui existait avant l’effondrement et de l’effet d’appel lié au phénomène récent de soutirage, la sécurité du site a été complété par le SMGG en 2023 par l’installation d’un périmètre de protection au niveau de l’aven du Crapaud et d’une barrière DFCI sur la piste d’accès menant au gouffre.
Un projet de recherche et de suivi du phénomène de soutirage est actuellement mené par une équipe pluridisciplinaires impliquant des spéléologues du CDS30, le Service Régional d’Archéologie de la DRAC et plusieurs experts karstologues, géomorphologues et géoarchéologues.
L’effondrement survenu en décembre dernier a en effet créé deux coupes stratigraphiques, qui intéressent au plus haut point les archéologues puisqu’elles constituent une page ouverte vers l’histoire passée du site sur près de 20 mètres d’épaisseur, soit 10 000 ans de remplissage ! L’instabilité de ces coupes rend néanmoins l’opération délicate, les chercheurs étant confrontés à une véritable course contre le temps pour pouvoir réaliser leurs prélèvements dans des conditions de sécurité acceptables.
Les premiers résultats font état d’une occupation ancienne du site par l’Homme (traces de fragments de charbon dans les couches archéologiques) et par les Chauves-souris, déjà … ! (dépôts de guano et traces de biocorrosion).